dimanche 25 novembre 2012

"Le cerveau d'Hugo" sur France 2, mardi 27 novembre à 20h45


"Le cerveau d'Hugo" sur France 2 
mardi 27 novembre à 20h45

Docu fiction pour mieux comprendre les personnes atteintes d'autisme.

Déclaré grande cause nationale 2012, l'autisme reste un handicap méconnu. Cette fiction révèle le monde des autistes et nous invite à les accueillir dans le nôtre.

Concentré, le petit Hugo aligne méticuleusement des dizaines de couverts sur le carrelage. Puis il galope dans l'herbe en suivant inlassablement le même parcours en forme de huit. Derrière son visage d'enfant se cache une infection invisible, étrange et mystérieuse : l'autisme. 

Pour balayer les idées reçues et mieux comprendre ce handicap, qui touche aujourd'hui un enfant sur 150 en France, la réalisatrice Sophie Révil imagine le parcours chaotique d'Hugo, de son enfance jusqu'à ses 22 ans. Son histoire, le fil rouge du documentaire, est enrichie de témoignages d'autistes et de leurs parents, d'images d'archives et d'un voyage au cœur du cerveau pour expliquer les dernières découvertes scientifiques.

"Les autistes sont partout autour de nous, rappelle Sophie Révil. Ils sont 600 000 en France. Raconter l'histoire d'Hugo, c'est raconter leur réalité aujourd'hui." Elle n'est pas réjouissante. L'autisme évoque encore, à tort, une maladie mentale. Les parents, qui sont généralement les premiers à déceler des symptômes (retard de langage, refus de câlins, TOC...) s'entendent trop souvent dire "il n'y a pas grand chose à faire". Quand on ne les tient pas, parfois, pour responsables ! Assimilés à des attardés, considérés comme des inaptes à la vie en société, les autistes sont mis à l'écart de l'école, du lycée, des entreprises et dirigés parfois vers des hôpitaux psychiatriques.

"La France est l'un des pays les plus en retard dans le diagnostic de l'autisme, comme dans son traitement et l'accompagnement des personnes porteuses de ce handicap" rappelle la réalisatrice.

Pourtant, grâce à une prise en charge précoce et adaptée - scolarisation en milieu ordinaire, socialisation, stimulation - un enfant autiste peut de développer et s'intégrer dans la société.

Josef Schovanec, témoin dans le film et auteur de "Je suis à l'Est" est resté muet jusqu'à l'âge de 6 ans. Autrefois considéré comme un retardé mental, sauf par ses parents, victime d'humiliations constantes, il est aujourd'hui diplômé de sciences Po, Docteur en philosophie et parle 7 langues. Comme un diamant caché, son intelligence a pu s'épanouir, quand celle de milliers d'autistes reste emprisonnée dans leur monde intérieur.

Sophie Révil nous ouvre les portes avec réalisme et délicatesse. A travers leurs témoignages émouvants et drôles, souvent désarmants, jamais rancuniers, les autistes ne se leurrent pas sur un changement de regard des neurotypiques (les êtres humains dits normaux) sur leur cas. Pour eux ce film est plus un moyen de faire prendre conscience des différences et de ré inventer notre rapport à l'autre, qu'il soit autiste ou pas.

Article de Emmanuelle Touraine
Dans le magazine Télé 7 jours

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire