"Le cerveau d'Hugo" sur France 2
mardi 27
novembre à 20h45
Docu fiction pour mieux comprendre les personnes
atteintes d'autisme.
Déclaré grande cause nationale 2012, l'autisme reste un
handicap méconnu. Cette fiction révèle le monde des autistes et nous invite à
les accueillir dans le nôtre.
Concentré, le petit Hugo aligne méticuleusement des
dizaines de couverts sur le carrelage. Puis il galope dans l'herbe en suivant
inlassablement le même parcours en forme de huit. Derrière son visage d'enfant
se cache une infection invisible, étrange et mystérieuse : l'autisme.
Pour
balayer les idées reçues et mieux comprendre ce handicap, qui touche
aujourd'hui un enfant sur 150 en France, la réalisatrice Sophie Révil imagine
le parcours chaotique d'Hugo, de son enfance jusqu'à ses 22 ans. Son histoire,
le fil rouge du documentaire, est enrichie de témoignages d'autistes et de
leurs parents, d'images d'archives et d'un voyage au cœur du cerveau pour
expliquer les dernières découvertes scientifiques.
"Les autistes sont partout autour de nous, rappelle
Sophie Révil. Ils sont 600 000 en France. Raconter l'histoire d'Hugo, c'est
raconter leur réalité aujourd'hui." Elle n'est pas réjouissante. L'autisme
évoque encore, à tort, une maladie mentale. Les parents, qui sont généralement
les premiers à déceler des symptômes (retard de langage, refus de câlins,
TOC...) s'entendent trop souvent dire "il n'y a pas grand chose à
faire". Quand on ne les tient pas, parfois, pour responsables ! Assimilés
à des attardés, considérés comme des inaptes à la vie en société, les autistes
sont mis à l'écart de l'école, du lycée, des entreprises et dirigés parfois
vers des hôpitaux psychiatriques.
"La France est l'un des pays les plus en retard dans
le diagnostic de l'autisme, comme dans son traitement et l'accompagnement des
personnes porteuses de ce handicap" rappelle la réalisatrice.
Pourtant, grâce à une prise en charge précoce et adaptée
- scolarisation en milieu ordinaire, socialisation, stimulation - un enfant
autiste peut de développer et s'intégrer dans la société.
Josef Schovanec, témoin dans le film et auteur de
"Je suis à l'Est" est resté muet jusqu'à l'âge de 6 ans. Autrefois
considéré comme un retardé mental, sauf par ses parents, victime d'humiliations
constantes, il est aujourd'hui diplômé de sciences Po, Docteur en philosophie
et parle 7 langues. Comme un diamant caché, son intelligence a pu s'épanouir,
quand celle de milliers d'autistes reste emprisonnée dans leur monde intérieur.
Sophie Révil nous ouvre les portes avec réalisme et
délicatesse. A travers leurs témoignages émouvants et drôles, souvent
désarmants, jamais rancuniers, les autistes ne se leurrent pas sur un
changement de regard des neurotypiques (les êtres humains dits normaux) sur
leur cas. Pour eux ce film est plus un moyen de faire prendre conscience des
différences et de ré inventer notre rapport à l'autre, qu'il soit autiste ou
pas.
Article de Emmanuelle Touraine
Dans le magazine Télé 7 jours
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