Actualités de l'autisme et du syndrome d'Asperger. Carnet de bord de mon quotidien de maman d'enfant autiste.
lundi 11 juin 2012
Article de Kafkaiens Magazine en réponse l'article de "La régle du jeu" N° 30
Article de Kafkaiens Magazine
En réponse l'article de "La régle du jeu" N° 30, magazine dirigé par BHL
KaFkaïens Magazine
Les rédacteurs et contributeurs de cette revue, dirigée par Bernard-Henri Lévy, semblent vivre dans un monde étrange et un rien effrayant que je ne leur envie pas. Un monde irrationnel et plein de (grosses) colères, où chaque contradicteur est un adversaire, tout adversaire est un ennemi et tout ennemi est méprisable.
Qu’on en juge : la plus grande partie de ce numéro 30 est consacrée à une défense de la psychanalyse, menacée, paraît-il, par la publication récente d’un Livre noir chargé d’une « haine imbécile » à l’encontre des théories freudiennes. Face à cette menace, Bernard-Henri Lévy et Jacques-Alain Miller ont donc battu le rappel des grands du Royaume (« intellectuels, artistes, psychanalysants, psychanalystes »), leur demandant de se dresser et de se faire compter. 89 personnes ont répondu sur plus de 250 pages. Il y a là des acteurs et des actrices, comme Isabelle Adjani ou Marie-France Pisier ; des écrivains, comme Tahar Ben Jelloun ou Eric Orsenna ; des journalistes, comme Pierre Nadeau ou Anne Sinclair ; beaucoup de psychanalystes, qu’on ne peut que supposer éminents ; un ministre, Renaud Dutreuil ; un paysan, Claude Ferré ; un crétin, Beigbeder.
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dimanche 10 juin 2012
Gersende et Francis Perrin samedi soir dans l'émission "On n'est pas couché" pour parler de l'autisme de leur fils

Voir la vidéo de l'interview sur Dailymotion :
Comme dans les autres émissions où le couple est passé
ces dernières semaines pour la promotion du livre, leur témoignage fait part de
leurs galères pour obtenir un diagnostic, du discours culpabilisateur des
psychiatres consultés particulièrement pour culpabiliser la mère, des
difficultés de scolarisation, de prise en charge, les critiques entendues, bref
des galères que tous les parents d'enfants autistes ont vécu et vivent encore
malheureusement.
Un psychiatre consulté leur a répondu : "Faites le
deuil de votre enfant" une phrase insoutenable que beaucoup de parents ont
entendu, y compris nous, lors de l'annonce du diagnostic.
Merci à Francis d'avoir corrigé que l'autisme n'est pas
une maladie mais un handicap et qu'on ne guérit pas de l'autisme.
Merci aussi de souligner le retard de la France dans la
prise en charge correcte des personnes autistes et que le packing est une
torture.
C'était "amusant" de voir les réactions sincèrement
étonnées et compatissantes des autres invités qui découvraient la galère du
quotidien d'un parent d'enfant autiste. Et oui, c'est ce que nous vivons tous.
Chaque action doit être apprise étape par étape, pour se laver les dents,
manger avec une fourchette ou aller aux toilettes. La France découvre
l'autisme....
Comme l'a si bien souligné Audrey Pulvar, si les Perrin
ont vécu autant de galères pour avoir un diagnostic correct et organiser une
bonne prise en charge de leur enfant alors qu'ils ont des moyens financiers,
des relations, qu'ils sont un couple soudé qu'est-ce que ça doit être pour les
autres familles sans ressources, sans réseaux, et bien oui en effet c'est un
énorme cauchemar et oui on oublie de penser à soi.
J'ai été choquée par les commentaires de la chroniqueuse
Natacha Polony qui nous a servi un discours scandaleux en piochant dans le
répertoire complet des horreurs : défense des psychanalystes dont les thérapies
sont d'après elle très importante, défense du packing, utilisation des mots
"psychoses" et "maladie psychique" pour parler de l'autisme
et pour finir la nouvelle stratégie chez les psykk pour faire consensuel et
noyer le poisson : "il ne faut pas opposer les approches, mais les
combiner". Ben voyons. Un discours délivré sur un ton hautain et au
contenu écœurant en donneuse de leçon.
Le pire de tout c'est que madame se permet de critiquer le film LE MUR,
le trouvant exagéré et infondé. J'aurais aimé être sur le plateau pour lui
donner une grande claque.
On retrouve tous tellement de nos parcours à tous dans
leurs témoignages. Comme les gens qui leur disent maintenant face au progrès de
leur fils "ah ça prouve bien qu'il n'était pas autiste". Nous aussi
l'entendons parce que Valentin va au collège "on ben il était si autiste
que ça finalement"... mais que de travail au quotidien, minute par minute
pour arriver à cette classe de 5e.... pour un enfant qui ne saurait jamais lire
et écrire soit disant....
Un grand merci à Gersende et Francis de venir témoigner
largement dans les médias. Grâce à leur livre on parle d'autisme largement à la
télévision ces dernières semaines. Car à mi-chemin de l'année de l'autisme
comme Grande Cause Nationale, s'il n'y avait pas eu la sortie de ce livre et sa
promotion dans toutes les émissions de grande écoute, on n'aurait peu entendu
parler de l'autisme cette année !
lundi 4 juin 2012
Diffuser aux écoles une plaquette pour déceler les signes de l'autisme dès la maternelle
C'est souvent lors de la première année de maternelle que
les symptômes d'autisme deviennent évidents. Non pas que l'enfant devient
autiste à ce moment-là, il l'a toujours été mais quand les parents n'ont pas
encore eu de diagnostic, ils n'ont pas encore pu mettre un nom sur le
comportement étrange de leur enfant.
S'il est resté à la maison jusqu'à l'entrée en
maternelle, la maman a pu s'accommoder du retard de développement de son
enfant, de son hyperactivité ou à l'inverse de ce qu'on croit être une
personnalité "d'enfant très sage". L'entourage répondant aux inquiétudes
par les habituelles phrases "Ne t'inquiète pas il lui faut du temps,
laisse le aller à son rythme, ça ira mieux en entrant à l'école, etc...".
Mais ça ne va pas mieux en entrant à l'école, c'est même à ce moment-là que le
cauchemar commence.
Notre fils Valentin, allait à la crèche pendant les 3
années qui ont précédé son entrée en maternelle. Les deux premières années,
c'était un enfant sage, très sage, très calme, pas du tout turbulent. Nous
étions fiers d'avoir un enfant si sage. Je voyais bien quand je passais un peu
de temps dans les locaux de la crèche que les autres bébés du même âge
s'appropriaient les jouets, grimpaient sur les modules
"escalier/toboggans" quand mon bonhomme restait assis là à les
regarder sans bouger. A table, ses camarades mangeaient tout seul et buvaient
avec un gobelet quand Valentin buvait encore avec un biberon. Ils allaient aux
toilettes quand Valentin portait encore des couches. Mais on me rassurait
disant que chaque enfant avance à son rythme. La phrase que j'ai entendu le
plus est : "il faut lui laisser du temps".
La dernière année de crèche a été plus problématique.
C'est l'âge où les enfants commencent à entrer dans les interactions. Ils ne
jouent plus en parallèle mais ensemble. Ils intègrent les codes de vie en groupe
: se mettre en rang, se regrouper assis sagement autour de l'éducatrice pour
écouter sans bouger une histoire, faire des rondes, rester assis sans bouger
pour dessiner, obéir aux consignes, faire des jeux ensemble.... et c'est là que
la rupture a été nette. Valentin était totalement en décalage et semblait ne
pas comprendre ce qu'on attendait de lui. Il n'écoutait pas les histoires avec
ses camarades, il ne se mettait pas en rang, il parlait quand tout le monde
devait se taire et ne répondait rien ou une phrase qui n'avait rien à voir avec
la question quand on lui posait une question. Il jouait de façon décalée avec
les jouets et n'entrait pas dans les jeux qui demandaient des aptitudes
sociales. Il menait sa vie en parallèle du groupe.
Mais bien qu'une crèche soit un environnement où évolue
des professionnels de la petite enfance, personne n'a évoqué la possibilité que
Valentin puisse être autiste. Face à ce comportement bizarre, l'équipe de la
crèche m'a juste dit qu'il serait bon que je consulte un psychologue pour aider
Valentin. Et nous en sommes restés là. De mon côté j'avais commencé à consulter
la psychologue conseillée par le centre de PMI. Puis une autre conseillée par
une maman. A chaque fois, on me disait d'attente, de lui laisser du temps.
L'été est passé et Valentin a fait sa rentrée en
maternelle. Et c'est à ce moment-là que tout a basculé. Le décalage de Valentin
est devenu énorme. Il y avait le groupe de tous les enfants de la classe et en
parallèle Valentin qui ne répondait à aucune consigne, manifestait un
comportement hyperactif hors de tout contrôle, ne rentrait dans aucune
activité. On nous a très vite fait comprendre qu'il n'était pas possible de
garder Valentin dans la classe que la maitresse ne pouvait pas s'occuper de
lui.
Que ce soit pendant les 3 années de crèche et son entrée
en maternelle, aucun des professionnels de la petite enfance n'a évoqué une
probable piste d'autisme.
Toute cette période d'errance aurait été évitée si les
professionnels de la petite enfance et les enseignants de primaire et
particulièrement en maternelle, étaient informés des premiers signes de
l'autisme.
Une réponse au manque d'information
Pour répondre à ce manque énorme d'information, avec
l'aide d'associations, l'Académie de Lyon a créé une brochure à destination des
enseignants, pour leur permettre de déceler les premiers signes de l'autisme et
de guider ainsi les parents vers les professionnels qui pourront poser un
diagnostic et mettre en place une prise en charge adaptée de l'enfant afin qu'il
suive une scolarité plus sereine. Cette brochure contient également des
conseils pour les enseignants afin de leur faire prendre conscience de
l'importance de scolariser l'enfant autiste comme les autres enfants et au
milieu de ses pairs et les stratégies à mettre en place pour cette
scolarisation se passe bien.
Voir la brochure réalisée par le rectorat de Lyon
"A l'école maternelle l'un de vos élèves peut être autiste"
Mars 2012
"A l'école maternelle l'un de vos élèves peut être autiste"
Mars 2012
Voilà une excellente initiative qui devrait être
généralisée à toute la France et à tous les secteurs de la petite enfance :
écoles, crèche, PMI, Camps, service sociaux des mairies, centres de loisirs,
service d'aide maternelle...
Profitons de cette année de Grande Cause Nationale pour demander à nos administrations locales de diffuser ce type de brochure !
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